Experimentation des premiers filets de pêche biosourcés et biodégradables en Europe

25 juin 2020

Ce jeudi 25 juin 2020, Le Néréides II, un navire de pêche de Boulogne sur Mer, embarquait à son bord 900 mètres de filet de pêche biosourcé et biodégradable, pour un essai en conditions réelles. Cette expérimentation mêlant innovation et développement durable constitue une première en Europe.
Conçu à partir de matériaux biodégradables, biosourcés, recyclables et sans diffusion de microplastiques, ce filet est un « trémail » : filet composé de trois réseaux superposés, utilisé par les fileyeurs - ces pêcheurs qui pratiquent la petite pêche côtière.
Le projet est développé par le Parc naturel marin, en partenariat avec l’organisation de producteurs FROM Nord.

 

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Dominique GODEFROY, président du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, découvre le filet avec Jérémy DEVOGEL - patron du Néréides II - et Marie-Christine GRUSELLE, chargée de mission pêche professionnelle et récréative au Parc.

Dominique GODEFROY, président du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, découvre le filet avec Jérémy DEVOGEL - patron du Néréides II - et Marie-Christine GRUSELLE, chargée de mission pêche professionnelle et récréative au Parc.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Dominique GODEFROY, président du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, découvre le filet avec Jérémy DEVOGEL - patron du Néréides II - et Marie-Christine GRUSELLE, chargée de mission pêche professionnelle et récréative au Parc.

Line Viera / Office français de la biodiversité

L'innovation au service de l'environnement marin

Un fileyeur utiliserait chaque année 7 tonnes de filets en nylon, ce qui représente une très grande quantité de déchets, dont le recyclage est à ce jour impossible.
Et ce n’est pas tout : un morceau de filet perdu dans la mer représente un risque pour l’environnement. Les filets en nylon ont une durée de dégradation dans la mer très importante. S’ils finissent par se décomposer, c’est sous forme de micro-plastiques.
 
Le Parc naturel marin, en partenariat avec l’organisation de producteurs FROM Nord, travaille à la conception d’un filet de pêche à partir de matériaux biodégradables, biosourcés, recyclables et sans diffusion de microplastiques. Il s’agit d’un trémail, filet composé de trois réseaux superposés, utilisé par les fileyeurs : ces pêcheurs qui pratiquent la petite pêche côtière.
 
Le filet doit pouvoir servir un an : les fileyeurs renouvellent leur matériel chaque année. Après ce  délai, le filet - s’il devait être perdu - se décomposerait rapidement, en particules naturelles et sans impact pour l’environnement. Ceux qui reviennent au port, doivent pouvoir se composter : le projet entraînera donc une très importante amélioration de la gestion des déchets liés à l’activité de pêche.

 

Une expérimentation en deux temps

La conception d’un premier prototype est achevée : elle concerne les filets utilisés lors de la saison estivale. 10% de ce prototype est inséré dans un filet trémail classique. Un test en conditions réelles de pêche, sur une saison de pêche, a débuté ce jeudi 25 juin 2020. Un fileyeur de Boulogne-sur-Mer s’est porté volontaire pour cette expérimentation : Jérémy DEVOGEL, patron du NEREIDES II.
En s’appuyant sur ces premières expérimentations, suivra le développement de prototypes de filets pour l’hiver. Les tests porteront cette fois sur 30% d’un trémail classique, ce qui représente 3000m de filet biodégradable pour chaque navire. Ils seront effectués sur quatre navires de pêche, dans deux zones distinctes du Parc naturel marin, au départ des ports de Boulogne-sur-Mer et du Tréport.

 

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Des moyens proportionnés aux enjeux

Le projet bénéficie d’un financement de 750 000 euros provenant de l’Europe et de France Filière Pêche. Les entreprises Seabird et Nautique Conseil assurent la réalisation technique des prototypes. L’équipe du Parc naturel marin s’étoffera prochainement d’un chargé de mission dédié au projet, qui accompagnera les expérimentations, étudiera les modalités de compostage des matériaux et analysera les possibilités de déploiement des filets produits.