Lancement d'une innovation mondiale

Filets de pêche biodégradables et recyclables

13 octobre 2022

Poursuite des tests des premiers filets en Europe et lancement d’une innovation mondiale.

 

Le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale, en partenariat avec l’organisation de producteurs FROM Nord, a lancé le projet TEFIBIO en 2021. Il est financé à hauteur de 0,75 millions d’euros par le Fond européen pour les affaires maritimes et la pêche et cofinancé par France Filière Pêche.

Pêcheurs à bord d'un fileyeur, en phase de test du filet biodégradable et recyclable

Pêcheurs à bord d'un fileyeur, en phase de test du filet biodégradable et recyclable

Solène Peuget / OFB

Pêcheurs à bord d'un fileyeur, en phase de test du filet biodégradable et recyclable

Solène Peuget / OFB

Il fait suite à la première démarche de conception d’un prototype de filet de pêche trémail biodégradable, biosourcé, recyclable et sans diffusion de microplastique et de son expérimentation en conditions réelles de pêche. Un filet trémail est un filet composé de trois réseaux superposés, utilisé par les fileyeurs : ces pêcheurs qui pratiquent la petite pêche côtière.

Désormais, l’expérimentation se poursuit avec les tests du 3ème prototype du nouveau filet, en conditions réelles de pêche avec les fileyeurs.


Les tests de recyclage des prototypes usagés et l’étude de mise sur le marché sont en cours de finalisation pour tendre à la pérennisation et à la généralisation du projet TEFIBIO.

TEFIBIO, des tests concluants qui se déploient

Les 2 premiers prototypes embarqués et utilisés durant les saisons estivales de 2020 et 2021 ont pêchés de manière plutôt similaire au filet classique. Leur détérioration sur la saison a également permis une utilisation par le fileyeur jusqu’à la fin de la saison de pêche, tout comme le filet classique.

Les 3ème prototypes de filet de pêche biodégradable initient une nouvelle phase de tests en mer à Boulogne-sur-Mer et à Dieppe - Le Tréport durant la saison estivale 2022 et à Fécamp durant la saison hivernale. Les propriétés mécaniques du filet, sa structure et sa couleur ont encore été ajustées, afin de se rapprocher du filet plastique classique, en termes de capacité de pêche et de résistance. Le déploiement des tests à Dieppe-Le Tréport et Fécamp permet le test en première mondiale d’un filet multi-monofilaments biodégradables et recyclables. C’est près de 30% de l’engin de pêche qui sera biodégradable lors de cette année d’expérimentation, ce qui constitue près de 3 000 m de filet embarqué par les fileyeurs.

 

Filet de pêche biodégradable et recyclable en action de pêche.

Filet de pêche biodégradable et recyclable en action de pêche.

Solène Peuget / OFB

Filet de pêche biodégradable et recyclable en action de pêche.

Solène Peuget / OFB

Filet de pêche biodégradable et recyclable.

Filet de pêche biodégradable et recyclable.

Solène Peuget / OFB

Filet de pêche biodégradable et recyclable.

Solène Peuget / OFB

Pourquoi tester deux filets différents ? Parce que l’enjeu du projet TEFIBIO est de développer une matière alternative au nylon qui soit adaptée à tous types de filets, pour s’adapter à tous les pêcheurs. En effet, « à chaque type de pêche, son filet » !


Ainsi, les fileyeurs normands utilisent un filet différent de celui des pêcheurs de Boulogne-sur-Mer. Or, le Parc marin s’étend d’Ambleteuse au Tréport : les Comités régionaux des pêches maritimes (CRPM) de Normandie et des Hauts-de-France sont tous deux membres du conseil de gestion de l’aire marine protégée. Il était donc indispensable de considérer la variété des usages pour garantir l’utilité du projet TEFIBIO. A terme, il est prévu une extension de l’expérimentation vers d’autres façades maritimes et dans d’autres parc naturels marins, notamment en Bretagne, dans le Parc d’Iroise.

Filets de pêche à bord d'un fileyeur.

Filets de pêche à bord d'un fileyeur.

Solène Peuget / OFB

Filets de pêche à bord d'un fileyeur.

Solène Peuget / OFB

Deux objectifs environnementaux majeurs

Un fileyeur utiliserait chaque année 3 tonnes de filets en nylon, ce qui représente une très grande quantité de déchets, dont le recyclage n’est pas assuré à ce jour. Or le prototype sur lequel a travaillé le Parc naturel marin doit pouvoir se composter : le projet entraînera donc une très importante amélioration de la gestion des déchets liés à l’activité de pêche.

Mais ce n’est pas tout, un morceau de filet perdu dans la mer représente un risque pour l’environnement. Les filets en nylon ont une durée de dégradation dans la mer très importante. S’ils finissent par se décomposer, c’est sous forme de micro-plastiques. L’objectif du Parc naturel marin et du FROM Nord est de concevoir un filet qui puisse servir sur une durée similaire aux filets utilisés aujourd’hui : les fileyeurs renouvellent leur matériel chaque année. Après quoi, ce filet - s’il devait être perdu - se décomposerait plus rapidement dans le milieu marin en étant assimilé naturellement lors du processus de biodégradation, sans impact persistant sur l’environnement.

Un projet européen pour réduire l’incidence de la pêche sur l’environnement grâce à l’innovation

80% du financement s’élevant à 0,75 millions proviennent de la mesure 39 du Fond européens pour les affaires maritimes et la pêche. France Filière Pêche apporte son appui en cofinançant le projet. Les entreprises Seabird, Nautique Conseil et Take a Waste apportent leur expertise en termes d’innovation et de mise en œuvre technique au porteur de projet qu’est le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale et au FROM Nord.

Pour découvrir le projet