Réunion du conseil de gestion
Le conseil de gestion du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale s’est réuni le jeudi 22 février à Boulogne-sur-Mer.
Etaient notamment à l’ordre du jour :
Avis sur les autorisations d’occupation temporaires relatives aux baux de chasse sur le domaine public maritime dans la Somme et le Pas-de-Calais
Le conseil de gestion du Parc naturel marin était saisi par les services de l’Etat dans le Pas-de-Calais et dans la Somme pour rendre un avis des avis sur les autorisations d’occupation temporaires relatives aux baux de chasse sur le domaine public maritime. Les activités cynégétiques sont soumises à une évaluation des incidences Natura 2000.
Afin de préparer le renouvellement des baux de chasse sur le DPM de nombreux échanges se sont engagés entre les services de l’Etat (DDTM 62 et 80, DREAL) et le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale. Les associations de chasse y ont régulièrement été associées.
Cette saisine aborde les travaux d’entretien des huttes de chasse et des marres associées (fauche des végétations, fauches des roselières, renforcement des berges, cheminement d’engins et de véhicules…) et du dérangement d’espèces.
La chasse est pratiquée sur des secteurs sensibles pour lesquels le Parc naturel marin et les sites Natura 2000 concernés ont un très haut niveau de responsabilité du point de vue :
- des habitats qui ont des fonctionnalités essentielles pour des espèces à statut et / ou vulnérables : reproduction, alimentation, repos,
- de la recherche du bon état de conservation de toutes les espèces à statut pour lesquelles le Parc a une responsabilité,
- des communautés végétales à préserver.
Les pratiques cynégétiques doivent être compatibles avec les objectifs environnementaux qui concernent le secteur 2 « Estuaires picards et mer d’Opale » du document stratégique de façade Manche mer du Nord :
Des enjeux fort pour le site d’hivernage des oiseaux d’eau, en particulier le Canard pilet, le Canard souchet, le Tadorne de Belon, l’Huîtrier pie ;
Enjeu majeur pour les zones de densité maximales et les zones fonctionnelles des oiseaux marins et côtiers (toutes espèces).
Le conseil de gestion a émis un avis favorable, assorti des prescriptions suivantes :
Ces prescriptions sont très précises d’un point de vue géographique et de conception des travaux ;
- Faucher les végétations à des périodes biologiques moins impactantes pour la faune et la flore : après le 1er juillet et à des fréquences moins importantes ;
- Ne pas renforcer les berges des marres de hutte avec des matériaux exogènes, lorsque celles-ci sont abruptes et qu’elles sont soumises à des problèmes d’érosion ou de batillage ;
- Réaliser une mise en pente douce des berges avec un dépôt des matériaux dans la mare ;
- Faucher les roselières chaque année à partir du 1 septembre, au maximum sur la moitié de la surface totale de roselières ;
- Interdire le brûlage des roselières.
L’accompagnement des acteurs de la chasse et le respect des prescriptions doit permettre de trouver une conciliation des activités traditionnelles cynégétiques avec la préservation de la biodiversité.
Approbation du rapport d’activités 2023 et du programme d’actions 2024
2023 : faits marquants
Des actions en faveur de la protection et de la sensibilisation des populations de Gravelot, ont pu être portées par les associations Picardie Nature et le GON (agrément régional Hauts-de-France). Le suivi et la présence sur sites en appui de l’équipe du Parc permettent un taux de reproduction accru. Ces travaux s’effectuent dans le dans le cadre de la stratégie de façade de protection des gravelots. Le Parc coordonne la mise en défens, les suivis et la sensibilisation (Axe stratégique 2 et 5). Ces actions sont réalisées en lien étroit avec d’autres partenaires locaux ; Eden62, les associations de chasse de la Baie d’Authie, les fédérations de chasseurs (62, 80), Syndicat Mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard, les communes…
Les actions qui permettent d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel se sont poursuivies notamment avec les premiers survols du projet MAMO (Etude la mégafaune marine) qui ont donné les premiers résultats de répartition et d’abondance des mammifères marins, de l’avifaune et des déchets en Manche Orientale.
Le travail de mobilisation des acteurs locaux s’est traduit par une charte sur la conciliation des activités de découverte nature et la préservation des phoques (Axe stratégique 3 et 5) qui a été signée par 8 partenaires de nature très diverses : communes, guides, bases nautiques...C’est une première étape importante qui doit s’étoffer dans les prochaines années.
Une année 2023 marquée par la célébration des 10 ans du Parc naturel marin. Une journée porte ouverte au grand public a mis en avant les différentes missions de l’équipe technique du Parc et de plusieurs partenaires à travers la présentation de projets marquants.
Bref une année très riche tant du point de vue des travaux et actions portés par l’équipe technique de l’OFB que du point de vue des échanges avec les acteurs et le grand public !
Un zoom sur le projet HABISSE (Habitats Benthiques Intertidaux Sensibles)
Afin d’améliorer les connaissances des milieux sableux et vaseux recouverts par les marées, le Parc a lancé à l’automne 2020, et pour une durée de trois ans, le projet HABISSE (« Habitats Benthiques Intertidaux Sensibles »). Ces espaces hébergent de nombreux invertébrés vivants enfouis dans le sédiment et qui jouent un rôle fondamental dans les chaînes alimentaires.
L’analyse de la contamination chimique des sédiments intertidaux et estuariens indique une contamination globale en métaux et en contaminants organiques présente sur l’ensemble du littoral sans qu’aucun schéma général particulier ne se dégage en termes d’influence prépondérante du panache de la Seine, ou encore des bassins versants du Parc. Les niveaux de contamination et les risques chimiques potentiels sont plus ou moins marqués en fonction des secteurs.
L’atteinte du bon état écologique des habitats sédimentaires intertidaux, sableux et vaseux, est au cœur des enjeux du territoire du Parc !
Découvrez-en plus sur le projet HABISSE : Cartographie des habitats benthiques meubles intertidaux et analyse de leur contamination chimique dans le parc marin
Pour 2024, 6 axes stratégiques ont été définis :
- Evaluation de l'état du milieu, des habitats, des espèces et des fonctionnalités,
- Protection et restauration des patrimoines (naturel et culturel),
- Réduction des dérangements et des captures accidentelles des espèces,
- Réduction des pressions physiques sur les habitats et les espèces,
- Surveillance et réduction des pollutions.