Amélioration de la connaissance sur la contamination chimique et ses sources dans les zones côtières et estuariennes du Parc

Les connaissances sur la pollution des zones côtières et estuariennes et des sources de contamination restent encore peu nombreuses et lacunaires sur le territoire du Parc. Les pollutions chimiques se doivent d’être limitées afin de minimiser les impacts pour la vie aquatique et les écosystèmes marins et de garantir une bonne pratique des usages.

Dans ce cadre, le Parc a lancé en 2020 l’étude HABISSE. D’une durée de 3 ans (2020-2023), ce projet vise, entre autre, à établir un état des lieux de la contamination chimique et à mieux appréhender cette pression sur les habitats benthiques intertidaux en évaluant les niveaux de contamination actuels, l’état chimique des sédiments marins, et les apports potentiels provenant des bassins versants, du fleuve côtier, ou de la mer. Ces zones qui constituent le lien terre-mer sont en effet fortement soumises aux pollutions diverses issues de l’urbanisation, de l’agriculture, et de l’industrie.

Le volet sur l’étude de la contamination chimique des sédiments du projet Habisse rentre dans le cadre de la finalité du plan de gestion du Parc naturel marin sur la qualité de l’eau 4.2.2. : Des eaux en bon état chimique, qui implique d’obtenir et/ou de maintenir un bon état chimique des eaux et sédiments du Parc naturel marin. Cet état des lieux permettra dans un second temps de mettre en œuvre l’indicateur « qualité chimique des eaux du PNM » (basé sur les données de concentration en contaminants dans le sédiment) et de compléter éventuellement les suivis existants faits dans le cadre des directives européennes DCE et DCSMM sur le territoire du Parc naturel marin.
 

 

Baie de Somme en vue aérienne.

Baie de Somme en vue aérienne.

Laurent Mignaux / Terra

Baie de Somme en vue aérienne.

Laurent Mignaux / Terra

L’étude de la contamination des habitats sédimentaires a permis de constituer un premier état des lieux des niveaux de contamination et des risques d’impacts chimiques potentiels de 40 substances chimiques (métaux, hydrocarbures, polychlorobiphéniles, pesticides, polluants industriels etc.) sur le littoral et dans les estuaires du le Parc naturel marin.

Lorsqu’on examine les données de concentrations brutes, de manière logique, les zones où s’accumulent préférentiellement contaminants chimiques aussi bien les métaux que les contaminants de type organique comme les HAP, PCB, TBT, pesticides, phénols, phtalates sont les zones d’estuaires en particulier en amont, là où se concentrent les particules fines pour lesquelles les contaminants chimiques ont une forte affinité naturelle. Dans ces conditions, l’examen des concentrations brutes est peu pertinent et il s’avère nécessaire d’utiliser un outil permettant de compenser les variations de granulométrie et de comparer les résultats à sédiment « équivalent ».


Lorsqu’on examine les données normalisées qui permettent de comparer les sites à sédiment équivalent en termes de caractéristiques granulométriques, on constate une contamination globale en métaux et en contaminants organiques présente sur l’ensemble du littoral sans qu’aucun schéma général particulier ne se dégage en termes d’influence prépondérante du panache de la Seine, ou encore des bassins versants du Parc. Les niveaux de contamination et les risques chimiques potentiels sont plus ou moins marqués en fonction des secteurs.

Le rapport final pour le volet contamination détaille l’ensemble des résultats et est téléchargeable sur la page du projet ci-dessous.

Découvrir le projet HABISSE