Analyse des pressions générées par les usages de loisirs dans les sites naturels du Parc

Le projet DEPRES

Quelles activités de loisirs sont pratiquées, quand et où dans le Parc naturel marin ? Cela a-t-il un effet sur les espèces – végétaux, mammifères, oiseaux, poissons, mollusques, etc. - du Parc ? Et si dix, vingt, trente fois plus de personnes se mettaient à cette activité en même temps et au même endroit ?

Le projet DEPRES vise à estimer  les effets cumulés générés par les usages de loisirs pratiqués en mer et sur l’estran sur les composantes de l’écosystème dans l’espace et selon les saisons, dans les sites naturels du Parc naturel marin. Il a été mis en place entre 2016 et 2018, avec le bureau d’étude Terra Maris.

Définitions

Les composantes de l’écosystème sont les espèces et les habitats. Les pressions anthropiques sont les facteurs de stress d’origine humaine qui provoquent des perturbations, des dommages ou des pertes d’une ou plusieurs composantes de l’écosystème de manière temporelle ou permanente. Une action anthropique peut engendrer différentes pressions qui vont impacter plusieurs composantes. Par exemple, le trafic maritime génère de la pollution sonore et des collisions qui vont tous les deux impacter le Marsouin commun.

Schéma conceptuel des effets cumulés

Schéma conceptuel des effets cumulés

Le Guyader, d’après Vries et al. (2011)

Schéma conceptuel des effets cumulés

Le Guyader, d’après Vries et al. (2011)

Nombreux usages au Crotoy : kitesurf, randonnée équestre, baignade.

Nombreux usages au Crotoy : kitesurf, randonnée équestre, baignade.

Stéphane Bouilland

Nombreux usages au Crotoy : kitesurf, randonnée équestre, baignade.

Stéphane Bouilland

La collecte de données

Pour mener à bien le projet DEPRES, une collecte de données a d’abord été réalisée pour obtenir une cartographie des composantes de l’écosystème et des activités de loisirs. Des indices de sensibilité ont ensuite été déterminés dans le cadre de groupes de travail avec des experts locaux. Ils permettent d’estimer la capacité à tolérer une pression et le temps nécessaire à la récupération des composantes de l’écosystème. Les pressions anthropiques sont catégorisées : dérangement de la faune, pollutions accidentelles, déchets sur le littoral …

Les enseignements

En croisant, d’une part, les sites d’intérêt pour la faune et de la flore, et d’autre part, les lieux et fréquences de pratique d’activités de loisir, l’étude montre clairement les secteurs sensibles et ceux moins vulnérables. Elle a permis d’identifier également des périodes délicates pour les espèces et les habitats.

 

De fait, les effets cumulés les plus hauts sont en Baie de Somme, suivie par la Baie de Canche et la Baie d’Authie. Ils sont plus élevés d’abord en été, puis au printemps, en hiver et enfin, en automne.

Les pressions qui contribuent le plus aux effets cumulés sont la pression du dérangement de la faune au printemps et en été, notamment sur l’avifaune et les mammifères marins. Les pressions d’étouffement et de colmatage, ainsi que d’abrasion (érosion par frottement), s’appliquent plus sur les habitats.

Effets cumulés des activités de loisir selon les saisons dans le territoire du Parc

Effets cumulés des activités de loisir pendant l'année dans le territoire du Parc

SHOM, OGN, OSM, Terra Maris

Effets cumulés des activités de loisir pendant l'année dans le territoire du Parc

SHOM, OGN, OSM, Terra Maris

Un nouveau projet, OPALE (Observations des Pressions et des effets cumulés générés par les Activités de Loisirs sur l’Estran), lancé en 2023, a pour objectif de produire une nouvelle analyse des risques d’effets cumulés sur la base des informations récentes et homogènes sur le territoire du Parc marin, récoltées grâce à d’autres projets. Parmi ces projets se trouve RESOBLO, un réseau d’observatoire des usages de loisirs, et notamment les usages libres, qui prend en compte les périodes de marée haute et de marée basse.

Téléchargez les 3 fiches récapitulatives du projet :

Pour en savoir plus sur le projet RESOBLO

Pour aller plus loin