Des filets de pêche compostables et biodégradables

Concevoir et tester un filet de pêche à partir de matériaux biosourcés, valorisables par voie de recyclage ou de compostage et biodégradables sans diffusion de micro-plastiques persistants. Tel est l’enjeu du projet TEFIBIO, porté par le Parc naturel marin en partenariat avec l’organisation de producteurs FROM Nord, financé par le Fond Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche et cofinancé par France Filière Pêche. Le projet se déroule en collaboration avec les entreprises Seabird, Nautique conseil et Take a Waste.

 

Le projet, en images

https://www.youtube.com/watch?v=sOndY5-wgn8

Découvrez la synthèse et les résultats

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Déroulement des tests en mer

Le filet de pêche concerné par ce projet est un trémail, filet composé de trois nappes superposées, utilisé par les fileyeurs, pêcheurs pratiquant la petite pêche côtière.


Un fileyeur utiliserait chaque année 3 tonnes de filets en nylon, ce qui représente une très grande quantité de déchets, dont le recyclage est à ce jour impossible. Or le filet biodégradable « prototype » développé doit pouvoir être valorisé en fin de vie. Le projet amènera donc une très importante amélioration de la gestion des déchets liés à l’activité de pêche.

 

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Jérémy Devogel, patron du fileyeur le Néréides II et un agent du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale quelques jours avant l’expérimentation en juin 2020 de filets biosourcés et biodégradables.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Filet de pêche

Filet de pêche

Solène Peuget / Office français de la biodiversité

Filet de pêche

Solène Peuget / Office français de la biodiversité

Mais ce n’est pas tout, un morceau de filet perdu dans la mer– déchiré, tombé, pris dans une épave - constitue une pollution de l’environnement. Les filets en nylon ont une durée de dégradation très importante et lorsqu’ils finissent par se décomposer, c’est sous forme de micro-plastiques.
Le projet TEFIBIO permettra  ainsi de proposer un filet utilisable  sur une durée similaire aux filets utilisés aujourd’hui mais pouvant se décomposer plus rapidement dans le milieu marin en étant assimilé naturellement lors du processus de biodégradation, sans impact persistant sur l’environnement.

Au préalable, une phase de tests en conditions réelles s’est déroulée à l’été 2020. Le prototype, utilisé par un pêcheur de Boulogne sur Mer s’est révélé très prometteur et a permis d’identifier les améliorations à apporter pour concevoir un filet de pêche satisfaisant tant pour le professionnel que pour l’environnement.

 

 

La première phase de tests a été suivie par l'équipe de Thalassa, la célèbre émission télévisée de France 3.

Le saviez-vous ? Sur le littoral français, militants écologistes, responsables de l'environnement et ingénieurs tentent de trouver une solution pour se débarrasser d'une pollution méconnue : la pollution plastique générée par l'industrie de la pêche. Dans les eaux européennes, les filets de pêche représentent près d'un tiers des déchets plastiques rejetés en mer.

Un reportage de Véronique Nizon

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La seconde phase de tests en conditions réelles de pêche a débuté en juillet 2021 pour la saison estivale, également depuis Boulogne sur Mer. Une plus grande quantité de filet biodégradable était insérée dans le filet trémail classique, près de 30% (3 000 m).


En parallèle, le prototype utilisé en 2020 est soumis à différents tests pour étudier la transformation des filets usagés en compost et en biogaz.

Pourquoi tester deux filets différents ? Parce que l’enjeu du projet TEFIBIO est de développer une matière alternative au nylon qui soit adaptée à tous types de filets, pour s’adapter à tous les pêcheurs. En effet, « à chaque type de pêche, son filet » !

Ainsi, les fileyeurs normands utilisent un filet différent de celui des pêcheurs de Boulogne-sur-Mer. Or, le Parc marin s’étend d’Ambleteuse au Tréport : les Comités régionaux des pêches maritimes (CRPM) de Normandie et des Hauts-de-France sont tous deux membres du conseil de gestion de l’aire marine protégée. Il était donc indispensable de considérer la variété des usages pour garantir l’utilité du projet TEFIBIO. A terme, il est prévu une extension de l’expérimentation vers d’autres façades maritimes et dans d’autres parc naturels marins, notamment en Bretagne, dans le Parc d’Iroise.

Pour la troisième phase, des essais en mer ont lieu depuis Boulogne sur Mer et le Tréport en 2022 et dans le secteur de Fécamp pour la période hivernale en 2022-2023. Il s’agit notamment de tester la matière déjà développée, en l’intégrant dans un filet différent, adapté à d’autres types de pêcheries : un filet dit « multi-monofilament ».

Cette expérimentation est une innovation mondiale.

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Logos du projet TEFIBIO

Logos du projet TEFIBIO

Office français de la biodiversité

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Office français de la biodiversité

L'actualité du projet

Et ensuite

C’est désormais sur la mytiliculture - la culture des moules - que le Parc naturel marin développe et teste un filet biosourcé, biodégradable, recyclable et compostable, en collaboration avec le Comité Régional de Conchyliculture des Hauts-de-France.