Je découvre - l’élevage ovin
L’élevage des moutons de pré-salé est pratiqué en baie de Somme sur une superficie totale de plus de 1 500 hectares (sur les 1 955 hectares de mollières). On trouve dans la littérature des traces de l’existence des élevages ovins jusqu’au XIIème siècle, mais on peut supposer que le pâturage a débuté au Néolithique, puisqu’il existait dans les régions voisines.
Une douzaine de bergers se partagent près de 5 000 bêtes, parquées ou en liberté dans la baie, les filandres (canaux par lesquels la marée se retire) constituant des clôtures naturelles.
Nourris et engraissés par une végétation particulière à la rencontre de la mer et de la terre, la viande de ces moutons est riche de saveurs inimitables recherchées par les plus fins gourmets.
En 1991, la création de la marque « Estran » a permis de valoriser la production des élevages de prés-salés. Depuis le 30 mars 2007, elle bénéficie également d’une AOC (appellation d’origine contrôlée) agneaux de « Prés-salés de la baie de Somme », et à ce titre doit respecter le cahier des charges d’une production de qualité.
Ce cahier des charges permet un pâturage dit « extensif », c’est-à-dire avec un nombre d’animaux limité. Cela permet l’apparition d’une mosaïque entre différentes végétations et l’augmentation du nombre d’espèces en contrôlant l’expansion de certaines d’entre elles pouvant empêcher d’autres espèces de pousser. C’est le cas du Chiendent du littoral, qui sans pâturage, envahi complètement les prés salés et entraîne une perte de la biodiversité végétale. La présence d’un élevage ovin permet l’installation d’espèces menacées par le Chiendent, qui est mangé et piétiné par les moutons : l’Obione pédonculée, l’Orge maritime ou encore l’Armoise maritime.
Avec 1 900 agneaux par an, soit 35 à 37 tonnes de viande, et un chiffre d’affaire annuel de 330 000 euros, cette activité fait vivre directement une douzaine de personnes et présente un attrait touristique reconnu de la baie de Somme.
Plus d'informations sur le pâturage et son histoire dans le rapport ci-dessous du projet VEGELITES (à partir de la page 75) :