La pêche à pied professionnelle

La pêche à pied peut se définir par l'ensemble des techniques de pêche pratiquées sans l'emploi d'une embarcation, par des pêcheurs se déplaçant essentiellement à pied et n’ayant pas recours à des engins dits "dormants", c’est-à-dire déposés et qui pêchent de façon passive.

 

Différentes ressources sont exploitées par les pêcheurs à pied du Parc :
  • La moule, sur les platiers rocheux,
  • Les tourteaux, étrilles, araignées et homards sur les platiers du nord,
  • Les coques, dans les estuaires et sur certaines plages,
  • Les crevettes grises, au niveau des plages de sable fin, le bouquet, ou crevette rose, au niveau de certaines zones rocheuses,
  • L’arénicole marine ou « vers de sable », sur les plages de sables fins,
  • Les couteaux sur certaines plages,
  • Les scrobiculaires ou lavagnons, dans les filandres des estuaires et certaines zones sablo-vaseuse
  • Les donaces ou tellines sur certaines plages,
  • Les néréides dans les filandres des estuaires,
  • Les salicornes, la soude et l’aster maritime sur les parties végétalisées les plus basses des estuaires,
  • L’obione et le lilas de mer sur les parties les plus hautes des estuaires.
 
La pêche à pied regroupe deux profils de pêcheurs :

La pêche à pied professionnelle est une activité ancestrale. Elle bénéficie d’un nouveau statut règlementaire depuis 2001. Les pêcheurs professionnels doivent faire la demande d’un permis national et déclarer leur production.

Devant l’extension de l’activité, la filière s’est organisée pour gérer durablement la ressource et ainsi assurer la pérennité de l’activité. Le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins (CRPMEM) a mis en place, sur proposition et avis des scientifiques, des licences pour toutes les espèces.

Pour les coques et salicornes, le GEMEL (Groupe d'étude des milieux estuariens et littoraux) réalise chaque année une évaluation des gisements naturels et détermine les stocks exploitables et l’impact de la pêche. Sur ces résultats, des quotas journaliers sont instaurés. De plus des plans de circulation et de stationnement sont mis en place pour limiter les perturbations des zones sensibles.

Pêche à la coque

La pêche professionnelle à la coque est l’activité la plus importante de la pêche à pied professionnelle dans le secteur du Parc. Elle est pratiquée dans les estuaires (Canche, Authie et Somme). L’estuaire de la Somme est le principal gisement français de coques. La pêche y est pratiquée à l’automne et parfois en fin d’hiver.
Trois gisements principaux sont exploités. L’estuaire de l’Authie ouvre certaines années, selon la ressource en présence. Les professionnels utilisent le râteau et la « venette », et sont autorisés à ramener entre 60 et 150 kg/jour suivant l’état du gisement et la taille des coques car seules celles de taille supérieure ou égale à 30 mm sont autorisées en baie de Somme, 27 mm ailleurs.

Plus de 300 professionnels titulaires d’une licence de pêche sont autorisés à pratiquer cette activité.

Commission Coques à Fort-Mahon-Plage.

Commission Coques à Fort-Mahon-Plage.

Sylvain Dromzée / Office français de la biodiversité

Commission Coques à Fort-Mahon-Plage.

Sylvain Dromzée / Office français de la biodiversité

Pêche à pied : récolte des coques dans la baie d'Authie

Pêche à pied : récolte des coques dans la baie d'Authie

Sylvain Dromzée / Office français de la biodiversité

Pêche à pied : récolte des coques dans la baie d'Authie

Sylvain Dromzée / Office français de la biodiversité

La pêche à pied des salicornes, une pratique traditionnelle : les pêcheurs les cueillent à la main, à l'aide d'une faucille sur laquelle est soudée une armature munie d'un filet

La pêche à pied des salicornes, une pratique traditionnelle : les pêcheurs les cueillent à la main, à l'aide d'une faucille sur laquelle est soudée une armature munie d'un filet

Marie-Dominique Monbrun / Office français de la biodiversité

La pêche à pied des salicornes, une pratique traditionnelle : les pêcheurs les cueillent à la main, à l'aide d'une faucille sur laquelle est soudée une armature munie d'un filet

Marie-Dominique Monbrun / Office français de la biodiversité

Cueillette des salicornes et autres végétaux marins

La pêche professionnelle des salicornes s’est structurée depuis les années 2000. Les professionnels ramasseurs de salicornes se sont regroupés au sein de l’« Association des Ramasseurs de Salicornes de la Baie de Somme » afin de promouvoir le fruit de leur travail, faire connaître et valoriser les végétaux présents en baie, développer le marché et maintenir leur métier. L’association gère et entretient, par le biais d’une concession, 300 hectares sur le domaine public maritime en baie de Somme. Sur cette concession, les pêcheurs réalisent des travaux de labours pour favoriser les espèces annuelles de milieux pionniers que sont les salicornes, et ainsi lutter contre la spartine anglaise, plante exotique envahissante.
Il existe à ce jour plus de 250 licences pour l’exploitation des végétaux marins. Les salicornes sont récoltées de mai-juin à septembre environ. Les tiges sont récoltées au couteau ou à la faucille (pour les professionnels), car il est interdit d’arracher les plantes.
D’autres végétaux sont également cueillis sur les prés salés, dont le lilas de mer - ramassé et vendu il y a encore une vingtaine d’années. Cette cueillette professionnelle a entrainé une réduction importante des surfaces de lilas. Elle est aujourd’hui interdite : seule la cueillette familiale reste autorisée.
Les pêcheurs à pied professionnels développent la cueillette d’autres plantes comestibles comme l’Aster maritime, appelé « oreille de cochon » et la soude appelée « pompon ».

Pêche à la crevette grise

La pêche professionnelle de la crevette grise se réalise à l’aide d’un « pousseux » à marée basse. Peu de professionnels exercent l’activité, même si environ 80 licences sont délivrées par le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM).

Retour de pêche à pied à la crevette, haveneau ou "pousseux" à l'épaule, à Quend.

Retour de pêche à pied à la crevette, haveneau ou "pousseux" à l'épaule, à Quend.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Retour de pêche à pied à la crevette, haveneau ou "pousseux" à l'épaule, à Quend.

Line Viera / Office français de la biodiversité

Moules sur la plage d'Ambleteuse, haut lieu de la pêche à pied

Moules sur la plage d'Ambleteuse, haut lieu de la pêche à pied

Antoine Meirland / Office français de la biodiversité

Moules sur la plage d'Ambleteuse, haut lieu de la pêche à pied

Antoine Meirland / Office français de la biodiversité

Pêche aux moules

La pêche professionnelle de moules se pratique essentiellement sur les estrans du boulonnais. Le gisement situé entre Ault et Mers les bains a été ré-ouvert aux pêcheurs en juin 2014, suite à une longue période de fermeture.
Environ 50 licences de pêche professionnelle à la moule sont délivrées par le CRPMEM.

Pêche aux vers

Diverses espèces de vers marins sont exploitées pour servir d’appâts pour la pêche à la ligne. Les arénicoles et les gravettes (Nephtys spp.) sont pêchées sur les estrans sableux et les néréis sur des sédiments plus envasés.
Les pêcheurs utilisent une « pompe à vers » pour capturer les arénicoles et une fourche pour les néréis. Environ 70 licences pour la pêche professionnelle de vers sont délivrées par le CRPMEM.
La pêche aux néréis n’est pratiquée que par une poignée de pêcheurs en baie de Somme.

Les outils indispensables au verrotier : un seau, une fourche et une pompe à sable lui permettant d'aspirer les arénicoles

Les outils indispensables au verrotier : un seau, une fourche et une pompe à sable lui permettant d'aspirer les arénicoles

Laurent Mignaux / Terra

Les outils indispensables au verrotier : un seau, une fourche et une pompe à sable lui permettant d'aspirer les arénicoles

Laurent Mignaux / Terra

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