Connaître la mégafaune marine par survol aérien

La mégafaune désigne l'ensemble des espèces animales de grande taille ("mega" = grand).

Ainsi, la mégafaune marine regroupe:

  • les mammifères marins comme le Marsouin commun qu'on peut apercevoir dans les eaux du Parc
  • les oiseaux marins, côtiers et à large répartition océanique, comme le Fou de Bassan
  • d'autres espèces éventuellement observables comme le Poisson lune ou les requins.

La mégafaune de la Manche – et en particulier du Parc naturel marin – fait l’objet d’une étude avec de multiples objectifs.

Ce projet, mené entre 2023 et 2025, est porté par le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale (Office français de la biodiversité) et l’Observatoire PELAGIS (UAR 3462, La Rochelle Université – CNRS).

Objectifs généraux du projet

  • Améliorer la connaissance sur la mégafaune marine (distribution, abondance et utilisation de la zone) à une échelle spatiale et temporelle fine pour répondre aux objectifs de gestion du Parc naturel marin, tout en étant à une échelle écologique pertinente. En effet, ces espèces sont mobiles : leur suivi ne peut se limiter au seul périmètre du Parc.
  • Disposer d’éléments pour orienter la stratégie de suivis des espèces à long terme dans le Parc naturel marin.
  • Etablir une première base de connaissances à partir des données existantes d’une part, et de celles nouvellement acquises d’autre part, sur les macro-déchets flottants et les navires (plaisance, pêche professionnelle, transport maritime) fréquentant la zone d’étude.
  • Effectuer des analyses comparatives avec des campagnes réalisées à grande échelle (campagnes SAMM 2011-12, 2021), mais également avec celles réalisées dans un autre parc naturel marin (Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis).

Zone d'étude

Par souci de cohérence écologique dans le suivi des espèces mobiles, l’étendue de la zone d’étude (voir ci-contre) dépasse les limites administratives du Parc et des sites Natura 2000.

Elle s’étend sur environ 9 000 km², en englobant une partie de la Manche orientale du Cap Blanc-Nez au nord jusqu’à Saint-Valery-en-Caux au sud, et dans toute sa largeur jusqu’aux côtes anglaises.

Zone d’étude envisagée et délimitation du périmètre du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, et des sites Natura 2000

Zone d’étude envisagée et délimitation du périmètre du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, et des sites Natura 2000

Observatoire PELAGIS

Zone d’étude envisagée et délimitation du périmètre du Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale, et des sites Natura 2000

Observatoire PELAGIS

Actions du projet

Pour répondre aux objectifs, le projet :

  • Elaborera un état des connaissances des campagnes en mer réalisées par l’Observatoire PELAGIS sur les oiseaux marins, les mammifères marins, les autres espèces marines, les navires fréquentant la zone d’étude et les macro-déchets flottants
  • Intègrera une campagne aérienne d’acquisition de données dans la zone d’étude
  • Définira des secteurs d’importance (représentativité, habitats préférentiels) selon les espèces ou groupe(s) d’espèces et les saisons
  • Proposera une stratégie de suivis à long terme de l’état des populations de la mégafaune marine à l’échelle du Parc naturel marin, et des analyses prospectives sur l’apport de ce type de suivi en compléments des autres campagnes (ainsi que des analyses inter-parcs marins pour la détection de changements à grande échelle)
  • Valorisera les données du projet

 

De manière générale, les données rassemblées et collectées sur la mégafaune marine doivent permettre de préciser :

  • La diversité, la distribution, les densités et l’abondance relative des différentes espèces (ou groupes d’espèces)
  • La variabilité saisonnière et interannuelle
  • L’importance de la zone d’étude, et du Parc par rapport aux échelles supra (représentativité)
Photographie d'un Fou de Bassan (Morus bassanus)

Photographie d'un Fou de Bassan (Morus bassanus)

Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité

Photographie d'un Fou de Bassan (Morus bassanus)

Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité

Goéland argenté (larus argentatus)

Goéland argenté (larus argentatus)

Laurent Mignaux / Terra

Goéland argenté (larus argentatus)

Laurent Mignaux / Terra

Dauphin à bec blanc (Lagenorhynchus albirostris) se dirigeant vers les cargos au loin

Dauphin à bec blanc (Lagenorhynchus albirostris) se dirigeant vers les cargos au loin

Yves Gladu / Office français de la biodiversité

Dauphin à bec blanc (Lagenorhynchus albirostris) se dirigeant vers les cargos au loin

Yves Gladu / Office français de la biodiversité

Un poisson-lune en position dite "de la galette" au large du Parc naturel marin du golfe du Lion.

Un poisson-lune en position dite "de la galette" au large du Parc naturel marin du golfe du Lion.

Alexandra Gigou / Office français de la biodiversité

Un poisson-lune en position dite "de la galette" au large du Parc naturel marin du golfe du Lion.

Alexandra Gigou / Office français de la biodiversité

Focus sur la campagne aérienne

Les survols suivront le plan d’échantillonnage défini par l’Observatoire PELAGIS). Le plan d’échantillonnage est composé de 2 plans parallèles (espacement 10 km par plan, 5 km pour les 2), totalisant 1 591 km de transects.

Ce plan pourra être reporté sur les eaux françaises au-dessus et en-dessous de la zone d’étude, en cas d’absence d’autorisations de survol des eaux anglaises.

Zone d’étude (en hachuré le périmètre du Parc naturel marin) et transects

Zone d’étude (en hachuré le périmètre du Parc naturel marin) et transects

Observatoire PELAGIS

Zone d’étude (en hachuré le périmètre du Parc naturel marin) et transects

Observatoire PELAGIS

Méthode employée dans le cadre de la campagne aérienne MAMO

Méthode employée dans le cadre de la campagne aérienne MAMO

Observatoire PELAGIS

Méthode employée dans le cadre de la campagne aérienne MAMO

Observatoire PELAGIS

8 survols sont prévus à partir de mai 2023, avec un survol par saison, sur 2 ans. Sur 4 survols, le système STORMM (acquisition digitale) sera déployé.

Les vols seront effectués à une altitude de 600 pieds (180 m), à une vitesse de 90 nœuds (hors zones réglementées). La méthode de « distance sampling » sera mise en œuvre pour les cétacés et élasmobranches, alors que pour les oiseaux, les déchets et les bateaux ce sera celle du « strip transect » (voir ci-contre). Considérant une bande de 200 m (500 m pour les bateaux) de part et d’autre de l’avion, le ratio Effort de prospection/Surface de la zone d’étude sera d’environ 16 %.

Plusieurs structures mettront en œuvre ces survols : S.A.S. PIXAIR SURVEY, Observatoire PELAGIS et Groupe ornithologique et naturaliste du Nord – Pas-de-Calais.

Suivre le projet

Pour suivre l’avancement de la campagne, un blog est mis en place par l’Observatoire PELAGIS

Lien vers le site internet de l’Observatoire PELAGIS 

Consulter les rapports

Le projet MAMO a commencé début 2023 par un premier travail de synthèse des données de campagnes halieutiques et aériennes de l'Observatoire Pelagis. Les données concernent la mégafaune marine, les déchets, les bateaux et bouées de pêche, ainsi que les bateaux de plaisance.

Télécharger ci-contre le rapport de synthèse réalisé par Blanchard A. et al., 2023, et les rapports de campagne des sessions n°1 (réalisée au printemps 2023) et 2 (été 2023).

Les actualités du projet

Pour aller plus loin